Le mercredi 20 juin 2018, la visite officielle de Macron au Légué occasionna la mise en place d‘un dispositif policier démesuré, allant de la kalachnikov à l’homme grenouille barbotant dans le port. Dès le début de la journée, le ton fut donné ; filtrage des manifestants avec contrôle d’identité systématique, puis confiscation musclée du matériel d’expression syndicale (sifflet !!! sono, mégaphone, retrait de banderoles) dans une ambiance pourtant bon enfant.
C’est lors de son départ du rassemblement que notre camarade fut interpelé en possession d’un couteau (Laguiole) puis placé en garde à vue pendant plusieurs heures. L’étrange prétexte aurait pu prêter à sourire si n’en avait pas découlé une composition pénale, aboutissant elle-même sur un procès le 18 décembre, avec comme « délit » supplémentaire le refus de se soumettre au test ADN.
A souligner ce jour là la présence de Vincent Crase, gendarme réserviste employé par LREM, présent aux côtés de Benala le 1er mai 2018 place de la contrescarpe en possession d’une arme de poing comme l’attestent de nombreuses vidéos et sans permis de port d’arme.
Que ce soit dans les « cités » ou dans les milieux de lutte contre la politique anti-sociale et libérale de l’état, la police harcèle, arrête, brutalise, mutile et assassine :
« Tests » des armes et techniques dites « non-létales » dans les cités, puis élargissement leur utilisation sur les militant.e.s, entraînant des blessures graves, voire la mort comme celle d’Adama Traoré, Babacar Gueye, Aboubakar Fofana ou de Remy Fraisse ;
Contrôles et arrestations au « faciès » ou lors des manifestations ;
Interdiction de manifester entre autres pendant les luttes contre la loi travail ;
De l’usage des lois anti-terroristes lors de l’affaire Tarnac à l’association de malfaiteurs invoquée contre les militant.e.s anti-nucléaire de Bure, en passant par l’utilisation de l’état d’urgence pour fouiller et assigner à résidence des militant.e.s lors de la COP 21, l’arsenal de la répression s’étoffe petit à petit. La criminalisation des luttes est installée ; elle sert à intimider, à discréditer :
A la frontière Italienne, l’état demande un an ferme pour délit de solidarité pour ne pas avoir contrôlé les papiers des participant.e.s à une manifestation de protestation contre le blocage du Col de l’Echelle par des fascistes ;
Sur la ZAD, on ne compte plus le nombre de personnes arrêtées, de procès notamment en comparution immédiate ;
A Lyon, des antifascistes se retrouvent accusé-e-s d’association de malfaiteurs et voient tout leur matériel militant détruit pour avoir lutté contre l’implantation d’un local d’extrême droite ;
Arguant du « danger des extrêmes », l’état assimile extrême droite fascisante et extrême gauche anti-capitaliste, profitant de l’arrestation d’un groupe d’extrême droite préparant un acte terroriste, n’oubliant pas de rappeler que les militants d’extrême gauche peuvent être aussi « dangereux » et donc « à surveiller » ;